Le monde du cinéma n’a plus aucun secret pour moi depuis que j’ai compris qu’en appuyant sur le petit bouton rouge du camescope on peut filmer tout ce qu’on veut. Cette faculté d’observation qui me caractérise, jointe aux capacités de déduction qui m’ont fait surnommer le Sherlock Holmes de Tregarantec (à cause d’une fameuse énigme que j’ai résolu là-bas) me permet d’extrapoler et je ne crains désormais pas d’affirmer qu’en appuyant sur le bouton de l’aspirateur on peut faire le ménage.
Appuyer sur des boutons réclame un esprit de décision. Je dois avouer qu’il me fait souvent défaut et qu’il m’arrive de contempler l’aspirateur en songeant à la mélancolie des choses. Je siffle un petit air, je pense qu’il faudrait changer l’ampoule de la cuisine, je feuillette un volume, je philosophe et je fais preuve de délicatesse en ne froissant pas l’humeur paisible d’un soir de printemps par le vrombissant ouvrage d’un appareil électro-ménager. Avisant un tournevis, il me semble qu’on peut construire la tour Eiffel ou le Parthénon avec ce genre d’outil. Je me demande si Périclès avait sous les yeux un tournevis dans un saladier quand il a eu l’idée de fabriquer l’Acropole.
En même temps que le goût du cinéma, c’est donc le démon du bricolage qui a peu à peu pris possession de mon âme. Voici un an tout juste, je me lançai dans la construction d’un chariot de travelling, que je testai avec des copains, par un dimanche pluvieux de juillet, sur un scénario hâtivement bricolé (lui aussi).
Le résultat est un conte plein de morale et d’ingéniosité :