Camille de Riveblême à Gaspard Bromzières
Ô Gaspard !
Ô mer sauvage, écumeuse et vaste !
Ô nobles oiseaux qui planez au-dessus des vagues !
Ô poissons qui nagez dans les profondeurs !
Léviathans ! Poulpes !
Et vous, hommes d’équipage, ô rudes manœuvriers d’un navire que n’exalte aucun frisson !
Ô Barnip !
Toi qui d’une pipe d’écume tire quelques bouffées en contemplant les flots, songeant peut-être d’anciens souvenirs, comme le rocher se remémore le bon vieux temps du pléistocène !
Ô vents taris ! Pétole !
Que d’inatteignables ports en vos souffles absents !
Ô grand mât ! Ô sardines ! Ô longue vue !
Je m’ennuie.
Il ne se passe pas grand chose ici, et tandis que vous êtes occupé, cher ami, à vous marier ou bien à vous échapper d’un filet conjugal, je ne sais plus très bien, il me tarde qu’une aventure surgisse et que nous apercevions le relief d’une côte. Je sombre dans le lyrisme comme un morceau de bœuf dans l’huile d’une fondue bourguignonne.
Ô Gaspard !