A petits pas
L’amour s’en va
Sur le sentier
On voit ses pieds
On peut le suivre
Il était ivre
Et titubait
Comme il fallait
Sans savoir où
Tenir debout
A petits pas
L’amour s’en va
Sur le sentier
On voit ses pieds
On peut le suivre
Il était ivre
Et titubait
Comme il fallait
Sans savoir où
Tenir debout
Bonne fête à tous les éléphants. Voici quelques liens pour découvrir les bateaux pop pop :
http://pop-pop.fr/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Moteur_pop-pop
http://www.blooo.fr/vapeur/popop/popop_contruc.htm
Le poème de la descente de cave
Gras Villon
Gravis l’ion :
Du haut de cet édicule
Déclame au vent ta chanson
Que la brise minuscule
Éparpille d’un frisson
De la naissance au trépas
Sur le chemin qu’on emprunte
On voudrait bien n’être pas
Le cœur gros ni l’âme empreinte
De tristesse, ni l’orteil
Qui grattouille et nous démange
Mais c’est tous les jours pareil
C’est le destin qui nous mange
Quelque ailleurs où nous allons
Il a, monstre épouvantable
L’estomac dans les talons
Et ne quitte pas la table
Ses cruelles incisives
sont de longueur excessive
Vous, Madeleine ou Roger
êtes son garde-manger
Sous la lune au teint blafard
il a mordu c’est trop tard
Et son rire satanique
sonne entre les murs de brique
Quand il vole dans la nuit
C’est une chauve-souris
La photo est bien sombre (il fait nuit à Brest).
Ce poème est en fil collé
Le fil à retordre
On l’avait tordu
Tords-le c’est un ordre
Tords-le c’est un dû
Le fil à retordre
Sur ordre dois-tu
Le tordre et retordre ?
A tort le tords-tu ?
Notre Dame du Mur est une colline. On la gravit sous des arbres quand on a cinq ans. Par la route et par un petit escalier. C’est le retour de promenade où trois élèves sont punis. Quand on descend l’autre versant deux voitures ne peuvent se croiser. Une conséquence d’avoir des parents professeurs de mathématiques au lycée est qu’ils savent bien manœuvrer. Ou d’anglais. Ou d’une autre matière. Ou des parents qui descendraient chaque jour la rampe qui mène au lycée parce qu’ils en éprouveraient le besoin pour une raison inconnue. Il s’agit de franchir la grille dans un sens le matin et dans l’autre le soir. Une autre grille, verte également, garde la cour des maternelles ; une cour avec deux arbres autour de quoi des enfants jouent. Un bac à sable. On boit du lait à la cantine où le cuisinier se montre quand il y a du bruit. Sœur Odile est un crocodile. Madame Gallou est un loup. Madame Renard est un renard. Si nous avions eu pour institutrice une madame Poisson, elle aurait été un poisson (et Sarkozy zizi). Il faut se mettre en rang. Un escalier monte à la cour du haut. C’est un endroit étrange. Ma sœur avait six ans. On joue aux billes. Je me suis cassé le nez en fermant les yeux. A force de courir. Pour attraper quelqu’un. Courir les yeux ouverts est la leçon du CP. On peut affronter l’existence. On n’a plus peur de rien.
On se retrouve au lycée. On mange au self. On suit des cours. On attrape le bac. On s’en va. Mon petit frère entre au collège. Il n’avait pas les mêmes institutrices. C’est à cause du temps qui passe. Il change les noms des institutrices. Il chahute les feuilles. Il coule du béton sur la colline. Il remplace des tuyaux. Il repeint des murs. Il rapetisse les cours d’école. Il garde l’odeur des couloirs. Du café. Des salles de classe. L’écho des voix dans le préau.