Exposition, salons, batteule

À venir :

19 février : Le loup dans l’encrier, salon du livre du musée du loup au Cloître Saint Thégonnec

25 et 26 février : “La poésie s’expose et prend des risque” : une exposition de mes poèmes objets et de poèmes d’Anne Jullien à Porspoder, salle Herri Léon. Entrée libre. L’exposition est ouverte le samedi de 14h à 18h et le dimanche de 10h30 à 17h. Lectures samedi 25 à 17h, dimanche 26 à 15h. Je fais le poète public pendant tout le week-end.

Inscriptions pour les ateliers d’écriture auprès de l’association C.A.P à l’Ouest : https://capwest.s2.yapla.com/fr/

3 mars : batteule de poésie à Locmaria-Plouzané

5 mars : Sell’ta ! à l’Astrolabe au Relecq-Kerhuon.

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Batteule – les phrases de la lune

La batteule à l’Est de la Lune, avec Arnaud et Anne, comme si vous y étiez.

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Batteule à l’est de la lune

Samedi, pour l’inauguration du Coffee shop “A l’est de la lune” à Landerneau, batteule de poésie à 17h. L’établissement ouvre à 15h. A 16h15 et 18h15 : contes de Béatrice & Jean-Yvon Coquin.

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Poète public et dédicaces

Samedi 3 décembre à 15h je ferai le poète public à La Vagabunda, avenue Clémenceau à Brest, à partir de 15h. J’y dédicacerai Poèmes objets

Le 9 décembre, je ferai le poète public au marché de Noël nocturne de La Feuillée. Et les 10 et 11, je serai au marché de Noël du Mélar dit à Locmélar. J’y vendrai chaque fois mes livres.

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Encore des poèmes objets !

Mes nouveaux poèmes objets sur instagram.

Le livre Poèmes objets est disponible sur le site des éditions Le fantôme des hortensias.

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Rendez-vous

Quelques prochaines occasions d’acheter mes livres ou de réclamer un poème sur le sujet de votre choix.

Vendredi prochain, à 16h30 au marché bio de La Feuillée.

Samedi et dimanche au salon du livre de Carhaix.

Le 13 novembre au salon du livre de Plestin-les-Grèves

Le 3 décembre à La vagabunda à Brest, je ferai le poète public et dédicacerai mes livres.

Le 9 décembre au marché de Noël de La Feuillée

Les 10 et 11 décembre au marché de Noël du Mélar dit à Locmélar

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Quatrain du jour

Retour du quatrain quotidien publié sur twitter :

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La sublime conférence

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La Feuillée 14 octobre

Vendredi prochain, je compose des poèmes à la demande au marché bio de La Feuillée.

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Le petit chaperon rouge façon Marguerite Duras

Un texte écrit l’hiver dernier, à l’occasion des Poulpiks, jeux littéraires organisés par la médiathèque de St Marc à Brest, auxquels je participais avec Arnaud Le Gouëfflec, Yvon Coquil et Clotilde de Brito. Parmi les consignes d’écriture que j’avais reçues figurait celle-ci :

“réécrire le Petit Chaperon Rouge à la façon de Marguerite Duras”.

Voici le résultat :

Moderato quand t’as pilé

Elle entra dans le café comme les autres fois. Pourtant, il faisait beau. La patronne leva la tête, mais ne dit rien. Elle avait joué au scrabble, dans le temps. Ailleurs. C’était une autre vie. Peut-être qu’il fallait avoir joué à de tels jeux pour tenir un café ?
Elle dépassa le comptoir. L’homme était assis à la même table, toujours. Déjà. Il n’avait pas l’air si fatigué.
– L’enfant ne vous accompagne pas, dit-il.
C’était vrai, mais elle mit du temps pour s’en apercevoir. Lorsque l’évidence la frappa, elle ne put nier qu’il avait raison. Elle avoua :
– Peut-être.
Il acquiesça et commanda du vin. Elle but son verre d’un trait. Il fit semblant de se gratter le mollet et but enfin lui aussi.
– Le soleil brille, affirma-t-elle. Ce n’est pas le plus important, car dans la grande maison dont je vous parle – elle reprenait leur conversation au point où elle l’avait laissée l’avant-veille – mon fils occupe la troisième chambre de l’étage. La plus grande. Celle précisément où le soleil, quand il brille, dessine les profils contradictoires du vieux hêtre sur le mur. Il espère devenir marin. Pour Noël, il veut que je lui offre un kayak.
– Mot compte triple, dit la patronne en remplissant leurs verres.
L’homme se taisait encore, les yeux ouverts. Ce n’était pas la volonté de ne pas les fermer. Mais tout, ce soir, lui interdisait de se plonger dans l’obscurité, hormis le crépuscule qui ne tarderait pas à finir et quand il sortirait, là-bas dehors, il ferait nuit.
– Il me réclame des histoires, dit-elle soudain.
L’homme n’avait pas l’air surpris.
– Je ne sais pas, répondit-il. C’est peut-être mieux ainsi.
– Celle du chaperon. D’autres.
Et elle eut un geste de lassitude, qu’une femme de son milieu ne peut pas se permettre d’avoir quand elle parle de son enfant.
– Les trois petits cochons ?
– Oui. Celle-là. Mais c’est le chaperon vous comprenez le chaperon parce qu’il est rouge et que le vent agite les branches du hêtre à la place de l’enfant j’aurais peur il dort la nuit à poings fermés seulement d’abord il réclame une histoire voyez-vous les histoires sont rarement multicolores il faut que le chaperon soit rouge comme le pic-vert.
Elle ne put continuer. Le café était plongé dans la pénombre.
Et en effet, demain, il faudra lire une histoire. Le chaperon sera rouge. Les oiseaux prendront leur envol. Le hêtre agitera fantomatiquement ses branches dans le jardin désert. Nif Nif, Naf Naf et Nouf Nouf seront obligés de se réfugier chez Naf Naf autrement le méchant loup va les dévorer.
Elle en était à son sixième verre de vin, sans savoir si elle rongeait l’orteil de son pied droit sous l’effet de l’ivresse ou de la lucidité.
L’homme se taisait mais elle n’écoutait pas.
– Ce qu’il faudrait, dit-elle, ce qu’il faudrait c’est d’autres auteurs que Charles Perrault et Walt Disney. D’autres auteurs qui exprimeraient le chaperon différemment.
– Et les trois petits cochons, compléta l’homme.
Il était très calme. Il avait posé ses mains sur la table et la dévisageait, elle, sans fermer les yeux.
– Il suffirait, dit-il, de raconter l’histoire différemment. Le ferez-vous ?
Elle examina l’orteil de son pied. Le droit.
– Je ne sais pas, répondit-elle. Ça n’a plus d’importance. Je pourrais choisir de le faire comme Marguerite Duras. Il me semble que j’en serais capable. Oui, j’en serais capable.
Il se prit la tête entre les mains pour ne pas succomber à la tentation de se gratter le mollet.
– Vous en seriez capable et le sort du chaperon serait scellé différemment.
– Cela ne serait plus long, dit-elle. Je pourrais stopper l’histoire brutalement. Quelquefois, elle interrompt brutalement l’histoire mais le vent souffle encore dans les branches du hêtre. Il me semble qu’alors le sort du chaperon serait joué. Il me resterait sans doute assez d’énergie pour continuer à vivre.
L’homme commanda du vin. En attendant la patronne, il approuva :
– Quand elle pile, Duras scelle.

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