Sardine, Flaubert et Chicago

Le jour se lève. Midi sonne. Ou trois heures. On lit des livres. On regarde la télévision. On rêve. On ne pense à rien. On se promène. On pêche à la ligne. On accroche un asticot sur un hameçon, on choisit un coin propice, au bord d’une rivière ou devant l’océan, sur la jetée, on se prépare à lancer sa ligne en dessinant des arabesques dans l’air et on sort de l’eau des carpes, des brochets, des hommes-grenouilles ou des requins blancs. L’asticot les attire. Les hypnotise. Ils ne songent plus qu’à le dévorer pour leur quatre-heures. Ou leur petit déjeuner. Tout dépend de l’heure à laquelle on pêche. C’est la vertu de l’asticot. Il ouvre l’appétit de la faune sous-marine. Trois cent hommes-grenouilles ont été pêchés en rade de Brest par un retraité lundi dernier. C’était un jour d’exercice pour l’armée. Il a dû les remettre à la mer. Par arrêté préfectoral, on ne peut pas faire frire de militaires. Même avec des fines herbes. Même en été, quand le soleil brille et qu’on voudrait cuire le résultat de sa pêche au barbecue.

Sur terre, on attrape les ours avec un pot de miel. On attire le loup en plantant un piquet de bois dans une clairière, au flanc de la montagne. A condition d’y attacher une chèvre. Si on y attache une laitue ou un pou, le loup ne vient pas. C’est un animal exigeant. On fabrique des appeaux pour séduire les ptérodactyles et les canards. On capture un lapin pour mettre le tigre en cage. On prend des clichés pour écrire un poème.

Avec un appareil photo. En bandoulière, ou dans sa poche. On marche dans la rue. Sur la grève. Dans sa chambre. On fait les cent pas. On tourne en rond. On baisse la tête. On lève les yeux. On photographie les murs, les fleurs et les vitrines. De près. De loin. A une distance raisonnable. Sous tous les angles.

Il ne reste plus qu’à rentrer chez soi et découvrir le poème qu’on va écrire.

Des élèves de seconde, au lycée de l’Elorn, ont ainsi composé des textes sur les sujets les plus divers. Les élèves de première sont jaloux. Les élèves de troisième auraient dû sauter une classe.

Le chat, la sardine, tout ce qu’on pallie et l’identité du mort

Flaubert (qui se promène aussi), Plougastel et le paradis

D’autres poèmes sont en ligne sur le blog du lycée de l’Elorn : http://voix-elorn.over-blog.com

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