Le vendredi soir, dans l’émission Play it again Sam sur Fréquence Mutine (18h – 19h), je lis une fable de ma composition. Voici la première, qui date de novembre dernier. Ce soir, La mésange et la tortue.
Le soleil qui se lève et le soleil qui se couche
Un jour le soleil levant,
Allumant
À l’aube le vaste monde,
Inclina sa tête ronde
Et vit au-dessous de lui
Qu’il avait chassé la nuit :
On doit que la chose arrive
À ce grand feu qu’il cultive.
« J’avais, songea-t-il, espoir,
Au moins de l’apercevoir.
Me faut-il, hélas, conclure
De ma brillante nature
Dont on connaît les éclats
Qu’elle ne le permet pas ? »
Semant tout l’or de sa bourse,
Le soleil poursuit sa course,
Éclairant sans y penser
L’univers de son brasier,
Ce dont, partant, toute chose,
L’océan, l’arbre ou la rose
Lui sut infiniment gré.
Quand il fut bientôt couché,
Il se lamente et soupire
Et contemple son empire
Avec un rictus amer,
Puis disparaît dans la mer,
Cédant au fond de cette urne
Place à la saison nocturne.
Souvent un être à sa mort
Est le soleil qui s’endort.