Ampoule

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Poème orienté

En préparant une balade poétique à Recouvrance, je constatai l’autre jour que le plan collé sur la table d’orientation située près de la tour Tanguy avait mystérieusement disparu. C’est probablement un crime perpétré par un voleur de plan.

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La saison touristique approche. J’observais un peu le paysage et collai quelques précisions utiles à l’intention des promeneurs (il faut tout faire soi-même dans cette ville) :

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La rivière fait un coude
Et l’on voit
Le château, le ciel qui boude
Quelquefois

Clair de lune
Mât de hune
Tous les bateaux sont à quai
Et je songe au mal que j’ai

L’ombre vive d’une mouette
Danse là
C’est comme une goélette
Qui s’en va

Clair de lune
Mât de hune
Tous les bateaux sont à quai
Et je songe au mal que j’ai

Le soir tombe on voit la lune
Disque plat
Croqué comme demi-thune
Posé là

Clair de lune
Mât de hune
Tous les bateaux sont à quai
Et je songe au mal que j’ai

 

Deux jours après la balade, en compagnie d’élèves du lycée Kerichen, le poème avait, lui aussi, disparu. Je préviens charitablement la municipalité qu’il ne faut pas compter sur moi pour coller un nouveau poème tous les deux jours. J’ai des livres à lire et des promenades à faire.

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Adélaïde et moi

Un reportage diffusé sur France 3 Iroise, tourné au centre social de Kerangoff, à propos de mes activités de poète public, de mes poèmes objets et des Œuvres de Rimbaud réécrit en mieux.

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Enveloppes fantomatiques

J’ai réalisé une série d’enveloppes pour « Le fantôme des hortensias », dont voici les deux premiers exemplaires. En toile cirée cousue (dans une vieille nappe), chacune comporte un poème différent.

Elles serviront à l’expédition des exemplaires de mon recueil de nouvelles, Les œuvres de Rimbaud réécrit en mieux, commandés en ligne sur le site du fantôme des hortensias.

Voir ici : http://fantomedeshortensias.com/actualites/

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Adélaïde

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Révision générale pour Adélaïde, ma machine à écrire, en prévision du Printemps du Conte et de la Poésie de Saint Agathon, où, dimanche 23 mars, j’improviserai des petits poèmes à la demande des visiteurs du salon du livre sur les sujets qu’ils me soumettront.

Voici le seul poème dont j’ai jamais conservé la copie au cours de mes activités de poète public. Je l’avais tapé à l’automne 2011, à Quimper, à l’occasion de l’Odyssée des mots. On m’avait donné comme thème  : « La grenouille ».

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Par la suite, j’ai décidé de ne plus jamais garder de trace des poèmes que je tape à la machine. Les personnes qui m’en demandent repartent avec leur unique exemplaire.

 A Saint Agathon, le poème coûtera 1 euro (supplément alexandrins 50 centimes).

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Thermodynamique

« Tiens ! » murmurais-je l’autre jour en marchant sur un sentier boueux, « Voilà bien longtemps que je n’ai prodigué à un public ébahi ces fameuses critiques littéraires qui, ressuscitant d’entre les morts d’impérissables ouvrages, ont rappelé à l’humanité ce qu’elle devait aux grands auteurs. »

Nous vivons une époque angoissante, où l’on ne peut pas faire un pas sans être confronté malgré soi à de graves questions et je murmurais encore, tapant mes souliers contre la pierre de seuil en granit de mon humble masure afin d’en détacher les mottes gluantes : « Tiens ! Évoquons un écrivain qui a des solutions ».

Parmi les fauteuils confortables qui meublent mon intérieur, je choisis celui avec des pompons roses, que je traînais devant l’âtre avant de m’y laisser choir. Entre mes mains aux ongles manucurés par les travaux paysans, je tournais et retournais le livre fameux dont trop peu hélas ont entendu parler :

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Je devine l’interrogation qui pointe derrière les yeux du lecteur à la vue de cette couverture : quel était le prénom de Tétrel ? On ne peut pas s’empêcher de se demander le prénom de l’auteur quand on ne dispose que de la première lettre. Qui se cache derrière le T. dans T. Durand, le mystérieux auteur de ce bouquin dont le titre m’échappe ? Théophile ? Théodore ? Tugdual ? C’est quelquefois très important. N’oublions pas que Valentin Hugo et Anatole Musset n’ont pas hésité à tirer parti de cette habitude de ne conserver que la première lettre du prénom sur la couverture pour vendre beaucoup d’exemplaires de leurs ouvrages respectifs. Dans le cas présent, je donne la réponse et les moins érudits d’entre vous pourront briller dans les grandes occasions : Tétrel s’appelait Alfred.

La présente édition date de 1941, et, précise l’auteur, elle a été remise complètement à jour. Ce qui nous permet toutefois de constater qu’avant le passage à l’euro, tout était drôlement compliqué :

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Pour ma part, je ne suis pas fâché d’une harmonisation, et tant pis si la baguette de pain coûte plus cher qu’à l’époque où le poncelet valait soit 100 kilogrammes par seconde, soit 981 Watts (le poncelet est une viennoiserie).

Ce livre est truffé de bons conseils et rappelle un peu Les Essais de Montaigne. On peut s’en faire un bréviaire, un précis de philosophie ou un manuel de développement personnel. L’auteur vous donne un tas de petits trucs qui vous facilitent l’existence. Par exemple :

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L’ancienne différentielle ne valait pas un clou, et, personnellement, je suis bien content de m’en être débarrassé.

Le moraliste n’est jamais loin chez Tétrel. Il exprime ainsi l’idée selon laquelle, grosso modo, si les hommes et les femmes sont des gaz comprimés (on se demande bien pourquoi, mais il ne faut pas trop chercher à comprendre la psychologie des physiciens) le travail développé est égal au travail reçu ôté du travail fourni quand on se détend, ce qui, à mon avis, signifie qu’il est important de faire la sieste tous les jours.

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On peut recommander Solutions de problèmes de thermodynamique à l’usage des candidats aux certificats de physique générale et de mécanique physique et expérimentale à l’école supérieure d’électricité, à l’agrégation et des ingénieurs à n’importe qui, dut la modestie de l’auteur en souffrir : c’était faire montre de trop d’humilité que de limiter l’enseignement de la thermodynamique à une seule catégorie de la population, qui plus est une catégorie de la population susceptible de prendre les recommandations de Tétrel un peu trop au pied de la lettre.

D’ailleurs, comme l’écrivit A. Einstein dans son fameux traité Comment je zieute l’univers : « La relativité n’est pas restreinte aux seuls physiciens, tout le monde en profite. »

 Mais il s’agissait peut-être d’Alfred.

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La chaise cassée

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La chaise cassée

Sur le dos de la chaise :

Atlas qui supporte le monde
Est un roc à ce que je crois
Je ne suis qu’une chaise en bois
Sur qui s’est assis peu de monde

De l’autre côté :

Asseyez-vous, asseyez-vous
Vous ne craignez rien du tout

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Chouette

SONY DSCPrésentation du livre sur : http://fantomedeshortensias.com

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Les œuvres de Rimbaud réécrit en mieux

Mon troisième recueil de nouvelles, Les œuvres de Rimbaud réécrit en mieux, paraît fin janvier. Pour l’occasion, j’ai l’honneur d’être le premier invité d’une nouvelle émission littéraire, Beg lichou, dont je poste ici la retransmission.

 (Moi qui ai d’ordinaire tant mal à sortir de ma coquille…)

 Une présentation du livre est visible sur le site de l’éditeur :

http://fantomedeshortensias.com

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Pagaille d’alexandrins sauvages

L’autre jour, c’est-à-dire lundi, quand la matineuse aurore ouvrait en grommelant ses larges portes de vermeil afin qu’un soleil timide pointât le bout de son nez parmi les nuages qui dansaient gaiement le charleston en versant des flots d’humidité sur la nature, je lisais Ouest France en mangeant un reste de tarte aux pommes que je trempais gaillardement dans une tasse du meilleur café. Bigre, fis-je, tombant en arrêt devant le titre suivant :

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C’est affreux. Voici sept ou huit mois que j’ai lancé sur ce blog un concours d’alexandrins sauvages et – la faute à un emploi du temps de ministre – non seulement je n’en ai pas annoncé les résultats mais n’ai même pas publié tous les poèmes reçus. Je repris une autre bouchée de tarte aux pommes. Les grands hommes sont toujours très occupés, songeais-je avec indulgence en remettant à demain la publication du truc.

Le lendemain, en première page du Monde, on en trouvait un autre sur le même sujet :

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A croire que les journalistes, quand ils relaient certaines informations, ne peuvent s’empêcher de leur conférer une solennité que l’alexandrin procure aux grandes choses, aux choses terribles. Quand je prends ma douche, je sifflote sans m’en rendre compte les premières notes de Singin’ in the rain, et j’ai failli devenir journaliste, une fois, en CM1 (j’avais été désigné pour écrire le compte rendu d’une sortie scolaire, mais je suis tombé malade et je n’ai pas pu y aller) c’est bien la preuve que l’inconscient les travaille.

Tenez, par exemple, le titre de cet article trouvé dans la page sport de Ouest France mardi :

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On sent bien que l’auteur, ému, exprime dans une formule épique la grandeur impérissable du football, et que le soir à la veillée on pourra conter, en hochant la tête aux bons moments, nostalgique et sentencieux, les exploits de Quimperlé. Les petits enfants les entendront de la bouche de leurs parents. Les vieillards s’en souviendront une dernière fois sur leur lit de mort et les jeunes gens ne rêveront que de les égaler. Victor Hugo l’aurait exprimé différemment, mais pas tant que ça :

Jupiter dans l’Olympe était assis, pensif.
Hercule, grave, au pied du trône en or massif
Le regardait. Zeus dit : « Sais-tu ce que je pense ?
Quimperlé sort grandi de la Coupe de France. »

 Victor Hugo

Que dire des entrefilets judiciaires ? Les condamnations pénales appellent tout naturellement l’alexandrin tragique (dans Ouest France de mardi toujours) :

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C’est là l’exemple d’une poésie rude et glacée. On résume toute une existence en deux vers de cette sorte :

Autrefois innocents comme des nouveau-nés,
Les casseurs du radar de Paimpol condamnés.

Brrr.
Mais roulons le journal en boule, jetons-le dans un coin ou dans un autre et revenons au concours évoqué plus haut.

Je rappelle d’abord la règle du jeu. Il s’agissait de dénicher des alexandrins dans des vitrines ou sur des prospectus, n’importe où, comme ceux-ci par exemple :

  SONY DSC« C’est le mois du bébé chez votre pharmacien »

altarifautoreconduit« sur le tarif auto reconduit chaque année »

Après quoi, on les insère dans un petit poème de son cru. Ce qui donne, dans le premier cas :

C’est le mois du bébé chez votre pharmacien.
Ils sont à moitié prix, chacun voudra le sien ;
Il faut en profiter ! Chez le marchand de jouets
Jusqu’à mardi prochain c’est le mois du hochet.

Et dans le deuxième cas :

Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie
Et ne fus-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en ce jour flétrir tant de lauriers :
Vingt pourcent seulement de baisse pratiquée
Sur le tarif auto reconduit chaque année !

Une prodigalité extraordinaire m’avait conduit à doter ce petit jeu de tout un tas de lots prestigieux comme un vieux mixer cassé, des livres et une bouteille de cidre. Petit tour des propositions reçues et des récompenses liées :

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Petit papa Noël, ça serait vraiment cool
Si je pouvais trouver au pied de mon sapin
A côté d’une orange et de chocolats, un
Marteau perforateur 1500 Watts 8 Joules

Raphaël

J’espère qu’il a été exaucé. Hop ! Un exemplaire d’Igor et Betty pour Raphaël.

Suivent deux alexandrins repérés sur l’autoroute :

Téléphone au volant égal c’est pas sérieux
Ceintures attachées = vies protégées

Il manque cependant à François et Marie-Thérèse, qui me les ont expédiés, d’avoir composé un poème à partir de ces messages d’avertissement. Comme ce sont mes parents, leur récompense est de m’avoir élevé.

Dimitri m’explique, dans un courrier électronique, qu’il a déniché un alexandrin dans un livre ouvert sur son bureau : « Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois » et qu’il y en a plein d’autres du même genre sur les pages suivantes, mais qu’il n’arrive pas à imaginer des poèmes dans lesquels il pourrait les caser. Dommage. Merci à Dimitri qui remporte un vieux mixer cassé.

Autre proposition :

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Quand on mange son chien, la vie est plus jolie…
Ensemble, préservons nos espaces de vie.

Marc

Un exemplaire d’A côté de la plaque pour Marc.

Déjà publiés sur ce blog, le sonnet publicitaire insensé de Solenn et la sage tête à plis :

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Sonnet publicitaire insensé

Douceur et légèreté, Moda au naturel,
Des collants et leggings coton et fantaisie.
Cumulez des tickets sur tous les produits,
De chaussettes et collants en matière naturelle.

Dix huit euros cinquante, Isotoner pour plaire
Mousse haute densité confort longue durée.
Fioul notre meilleur prix, prix du litre livré
Chez Leclerc vous savez que vous ach’tez moins cher.

Le premier sac poubelle en plastic végétal,
Ca change votre vie, ça débranche le mental.
Total Repair Extrême, shampoing reconstructeur

Lotus classique l’ultra douceur en toute confiance
Le long des rayonnages gardez votre méfiance
Ce n’est pas dans une boite, qu’on trouve le bonheur.

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Une femme a plusieurs vies, dans une vie Scottage
Comme les chats qui sont gris, renaissent plusieurs fois.
Grâce à la chirurgie, elles ne font pas leur âge,
Mais gare à la tromperie, ce n’est qu’un emballage.
Rester jeune à tout prix, on se demande pourquoi
Alors qu’une tête à plis, fait croire que l’on est sage.

Un exemplaire de mon prochain recueil de nouvelles (à paraître fin janvier, tiens, au passage) sobrement intitulé : Les œuvres de Rimbaud réécrit en mieux, est le prix qu’elle remporte.

Quant à Corinne, son poème sur la poste et surtout celui sur la saint Patrick lui valent une bouteille de cidre-que-fabrique-mon-père d’une cuvée spéciale, le cidre de seize heures.

alposte

« Un changement d’adresse ? Pourquoi pas après tout…
Ça paraît si facile, surtout si c’est online
Review, change or cancel your order anytime !
Il est grand temps que j’aille courir le guilledou… »

alspeedlimit

School speed limit fifteen
When children are present

But zigzag authorized
At the saint Patrick´s day

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Il est peut-être doux le cidre de seize heures
Attention en ouvrant, il est parfois farceur !

Comme son nom l’indique, cette cuvée est tout exprès conçue pour les amateurs de poésie (parce qu’on est poète à seize heures) et on est à chaque fois momentanément transformé en Baudelaire ou Rimbaud quand on en boit un verre.

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