Clown empêché de rire par la conjoncture économique, qui est très mauvaise.
Clown après que j’ai mangé la clémentine
Clown empêché de rire par la conjoncture économique, qui est très mauvaise.
Clown après que j’ai mangé la clémentine
Le vent souffle gaiement sur la campagne et la pluie tambourine aux carreaux de la maison familiale. Nous sommes un lundi de Pâques. Penché sur le bureau où mon petit frère, jadis, exerçait ses neurones en lisant des BD (Dieu sait comment il fit des études), je contemple, moi que la force de l’âge a rendu sage et bonhomme, je contemple, dis-je, les poèmes composés par des visiteurs de ce blog.
Ils sont harmonieux. Mais la loi est la loi. Depuis Hammourabi il faut un lauréat aux concours de poésie. Aussi désignerai-je le poème à mes yeux le plus empli de grâce et de délicatesse :
Le tram circule
soyons prudents
Sans aucun scrupule
il ampute les goélands.
Solenn
Heureuse composition où l’art le dispute à la philosophie ! Ne sommes-nous pas tous des goélands aux pattes coupées impitoyablement par le tram de l’existence ? Or, empêchés de marcher, ne devenons-nous pas illico ce poète avec des ailes de géant qu’un type a décrit je ne sais plus où ?
C’est donc Solenn qui recevra un exemplaire d’A côté de la plaque, auquel sera joint un poème de mon cru. Quel poème ? Je décidais l’autre jour de m’essayer moi-même au concours. Je composais une première strophe :
Le tram circule
Soyons prudent
Ma tante Ursule
Le prend souvent.
Suçotant l’extrémité de mon crayon, j’envisageais la suite en me grattant la tête. Il fallait décliner les tantes ou les moyens de transport. Je déclinais les deux :
Dans sa frégate
Au fil de l’eau
Ma tante Agathe
Lime ses crocs
On dirait du Baudelaire (sans me vanter). Voici la suite :
A bicyclette
– C’est un bon gag –
Tata Paulette
Roule en zigzag.
Tata Paulette, en vrai, ne fait pas de vélo. Mais la licence poétique autorise tout. L’heure du dîner sonnant, celle de conclure itou :
L’avion qui vole
Emportera
L’oncle Anatole
Bon débarras
Ce qui ne signifie pas grand-chose mais j’avais très faim.
Un bien joli cadeau pour Solenn
A l’instant de terminer cet article par la publication des poèmes reçus, une vague de découragement me submerge. Quand verra-t-on sur les trottoirs de nos villes des inscriptions vraiment utiles ? Par exemple :
Hélas ! Notre pauvre monde est un endroit où l’on ne songe pas assez à céder la place aux escargots.
*
Le tram circule
Soyons prudents
La trame ondule
Suivons le vent
L’âme libellule
Don des enfants
Protégeons-la
Devenus Grands
la petite cigue
*
Le tram circule
Soyons prudents
Même les funambules
Sont au courant
Magali
*
HAIKU VÉHICULES
avion volant bas
n’est pas plus véloce
qu’un train grande vitesse sur rails
Ólöf
*
Le tram circule
Soyons prudents !
Ecrit en majuscules,
Ça rend plus vigilant !
Clo
*
Le tram circule
Soyons prudents.
Il est chouette,
Mais s’il hulule
Reste pas d’vant.
Derrière, à pied
Faut te méfier :
Le drame s’y r’cule !
Fous le camp.
Papy Thagore
*
Le tram circule,
soyons prudents,
ou tu t’en mordras les dents.
Violaine
*
Le tram circule,
soyons prudents
Des rails, c’est la mule,
sans carotte, il s’arrête tout le temps.
Le tram circule,
soyons prudents
Ce majestueux véhicule,
circule par tous les temps.
Le tram circule,
soyons prudents
Sur Brest une virgule
qui chemine lentement.
Le tram circule,
soyons prudents
Méfiez-vous libellules
de son pare-brise géant.
Le tram circule,
soyons prudents
Il tintinnabule
porté par le vent.
Au crépuscule,
toujours roulant,
C’est un noctambule
qui sera bruyant.
Le tram circule,
soyons prudents
Si il bascule,
c’est l’accident.
Solenn
NB : L’escargot qui rampe, on peut le voir en cliquant ici.
On ne voit pas encore le tram à Brest (sauf quelques rames épisodiques) mais on voit déjà sur les trottoirs les avertissements suivants.
Il s’agit évidemment du début d’un poème. A vous de trouver la suite ! Par exemple :
Le tram circule
Soyons prudents
C’est un bidule
Qui perd ses dents.
Je propose un petit concours. Envoyez-moi vos propositions : peu importe la longueur, si cela rime ou non, etc … Un jury constitué de moi-même et mon chat choisira le poème gagnant dont l’auteur recevra un exemplaire dédicacé d’A côté de la plaque, ouvrage consacré à l’explication farfelue de l’origine des noms de rues de Brest, auquel sera joint un petit poème inédit.
Pour m’envoyer un mail, voir l’onglet « Contact », ou bien laissez votre poème dans les commentaires de cet article. Le concours dure jusqu’au 7 avril, après quoi mon chat et moi nous statuerons (s’il y a des propositions).
Voici un poème composé pour une balade poétique avec des élèves du lycée de l’Elorn à Landerneau et lu sur le petit parking qui l’avait inspiré.
Sur ce petit parking il y a six panneaux comme celui-ci. C’est pratique : un par strophe.
Landerneau n’est pas Deauville
Sachez que c’est une ville
Où l’on marche sans façon
Merci de votre compréhension
Un chat dort à la fenêtre
Il a le cœur gros de n’être
Pas blotti dans son chausson
Merci de votre compréhension
Et la vierge dans sa niche
Se sent comme une potiche
Au pignon de la maison
Merci de votre compréhension
Au ciel passe un gros nuage
C’est qu’on y fait le ménage
Une éponge est au plafond
Merci de votre compréhension
Au sol dorment les voitures
Rangés en sages figures
Leur parking est en béton
Merci de votre compréhension
Landerneau n’est pas Deauville
Sachez que c’est une ville
Où l’on marche sans façon
Merci de votre compréhension
Le jeu des poétickets est reparti ! Vous avez un mois pour composer un petit poème sur le thème « enfantillages ».