Le rire de Bergson – l’hiver

L’homme est beau quand il regarde un chou. De hautes pensées lui viennent à l’esprit. Il songe à se procurer des lardons. C’est déjà l’hiver. On voit par la fenêtre du givre sur la pelouse. Les ours polaires sont entrés en hibernation. Ils avaient couru les bois tout l’été. On n’en rencontre plus dans Plourin-lès-Morlaix. Ils sont remplacés par les bruissements d’ailes des oiseaux et par les cris des enfants dans l’air quand on passe près de l’école au moment de la récréation.

Le rire de Bergson est sur ma table de chevet. C’est la saison pour mettre ses mains dans ses poches. On marche sur le trottoir. On se promène. On a les joues rouges. On souffle de la buée. C’est parce que les êtres humains sont des cheminées. Ils ont une forge dans le corps. Ils brûlent. Des flammes leurs sortent par les orteils ou par les yeux. Si l’on regarde bien. S’ils acceptent d’enlever leurs chaussettes pour vous montrer leurs pieds. C’est plutôt rare.

Les lardons sont au supermarché. Dans des barquettes, qu’on attrape en prenant sa voiture. Au rayon des petits lardons. Car tout est bien rangé. Les lacets de chaussure sont à côté de la bijouterie. On repart. Il fait plein jour et le soir tombe. Les phares des voitures sont des soleils. Un sanglier galope dans un champ.

 

Vendredi prochain : Le rire, de Bergson

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