Asticota goutulus

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Poèmes à la demande samedi

En compagnie d’Adélaïde, ma fidèle machine à écrire, je serai au stand d’Anne Jullien lors du prochain salon du livre du Relecq-Kerhuon les 23 et 24 novembre (au moins samedi après-midi, peut-être dimanche) afin de composer des poèmes à la demande des visiteurs, sur des thèmes qu’ils me soumettront.

Je ne vendrai pas mes propres ouvrages.

 Entre les pages des livres d’Anne se tapissent des cachalots et des bathyscaphes, que les visiteurs auront tout le loisir de feuilleter en attendant que l’inspiration me submerge (le feuilletage du cachalot est une occupation trop peu répandue à l’époque actuelle, ne manquez pas cette occasion).

Le blog d’Anne Jullien : http://histoiresetautreshistoires.blogs.letelegramme.com

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Dans de beaux draps

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Regarde ailleurs

Un p’tit poème composé hier pendant un atelier d’écriture.

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Regarde ailleurs qu’à travers moi
Le monde est beau quand il est flou

D’hier jusqu’à la fin du mois
Regarde ailleurs qu’à travers moi

Quand on voit clair le monde est fou
C’est un glaçon dans l’eau qui bout

Regarde ailleurs qu’à travers moi
Le monde est beau quand il est flou

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La banane

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La banane

Petit morceau d’un régime
Et fille de bananiers
On commet un crime
(Profitable aux héritiers)
En me déposant par terre
Pour que tombe sa grand-mère

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Poète public, à louer

Il ne sert à rien de compter les éléphants pour s’endormir, parce qu’ils barrissent beaucoup trop fort. Quand on se figure qu’un éléphant saute une clôture, on l’entend barrir d’appréhension. Ces grosses bêtes ne sont pas familières de l’exercice et vous communiquent leur angoisse, si bien qu’on se redresse dans son lit en criant : « N’aie pas peur, Albert !  » C’est une conséquence de la société où nous sommes qui veut que n’importe qui, homme ou éléphant, se grandit de franchir un obstacle quel qu’il soit, clôture ou entretien d’embauche, et qu’on fait toujours bien de l’encourager ou de se dire à soi-même qu’on serait une andouille de reculer, alors que la plupart du temps on aurait bien raison de claquer la porte et d’aller boire un verre au bistrot du coin. D’ailleurs, une fois sur deux, Albert se casse la figure et s’étale dans la prairie, de telle sorte que le bilan de l’histoire est affreux : on ne dort pas et on s’en veut de l’avoir encouragé.

Naturellement, les moutons font : « bêêê », tous les apiculteurs vous le diront (ou les bergers, je ne sais plus trop qui élève les moutons) mais ils ne font jamais « bêêê » au moment de sauter une barrière pour vous aider à dormir. C’est une supériorité du mouton sur l’éléphant, du point de vue de l’insomniaque, mais il m’a semblé, au gré des innombrables nuits d’anxiété pendant lesquelles je voyais de malheureux éléphants s’étaler dans la boue que je ne voudrais pas devenir apiculteur quand je serais grand : quelle gloire peut-on trouver à enseigner à des moutons comment sauter machinalement des clôtures ?

Ayant parcouru la planète sac au dos pendant de nombreuses décennies, ma conscience politique se forma au contact des populations du monde et je suis devenu un type drôlement sage qu’on vient consulter pour connaître la réponse à tout un tas de questions comme savoir si la saison des pluies arrivera à l’heure cette année ou bien la racine carrée de machin virgule douze. Un genre d’oracle, en plus modeste.

De retour dans ma Bretagne natale, je décidai de vivre, surmontant courageusement mon vertige, en ermite au sommet d’un toit pour composer des poèmes.

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Cela dura tout un quart d’heure que je mis à profit pour écrire le truc ci-dessous. Après quoi, lassé de la solitude et soupçonnant qu’il pleuvrait un jour, je redescendis me faire poète public, dans les salles des fêtes ou sous chapiteau.

chatpercheDès lors, je vais où l’on m’engage, me louant avec Adélaïde (ma machine à écrire) pour composer des poèmes à la demande des visiteurs d’un salon du livre, d’une fête ou des clients d’un marché.

SONY DSCLe temps que les pompiers arrivent pour m’aider à descendre par l’échelle, j’ai eu le temps d’écrire un recueil de nouvelles à paraître bientôt.

Actuellement disponible à la location, je précise que je demande une table et une chaise pour Adélaïde et moi. Pas sérieux s’abstenir.

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Le nid de l’étrange

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Scène de ménage

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Sardine, Flaubert et Chicago

Le jour se lève. Midi sonne. Ou trois heures. On lit des livres. On regarde la télévision. On rêve. On ne pense à rien. On se promène. On pêche à la ligne. On accroche un asticot sur un hameçon, on choisit un coin propice, au bord d’une rivière ou devant l’océan, sur la jetée, on se prépare à lancer sa ligne en dessinant des arabesques dans l’air et on sort de l’eau des carpes, des brochets, des hommes-grenouilles ou des requins blancs. L’asticot les attire. Les hypnotise. Ils ne songent plus qu’à le dévorer pour leur quatre-heures. Ou leur petit déjeuner. Tout dépend de l’heure à laquelle on pêche. C’est la vertu de l’asticot. Il ouvre l’appétit de la faune sous-marine. Trois cent hommes-grenouilles ont été pêchés en rade de Brest par un retraité lundi dernier. C’était un jour d’exercice pour l’armée. Il a dû les remettre à la mer. Par arrêté préfectoral, on ne peut pas faire frire de militaires. Même avec des fines herbes. Même en été, quand le soleil brille et qu’on voudrait cuire le résultat de sa pêche au barbecue.

Sur terre, on attrape les ours avec un pot de miel. On attire le loup en plantant un piquet de bois dans une clairière, au flanc de la montagne. A condition d’y attacher une chèvre. Si on y attache une laitue ou un pou, le loup ne vient pas. C’est un animal exigeant. On fabrique des appeaux pour séduire les ptérodactyles et les canards. On capture un lapin pour mettre le tigre en cage. On prend des clichés pour écrire un poème.

Avec un appareil photo. En bandoulière, ou dans sa poche. On marche dans la rue. Sur la grève. Dans sa chambre. On fait les cent pas. On tourne en rond. On baisse la tête. On lève les yeux. On photographie les murs, les fleurs et les vitrines. De près. De loin. A une distance raisonnable. Sous tous les angles.

Il ne reste plus qu’à rentrer chez soi et découvrir le poème qu’on va écrire.

Des élèves de seconde, au lycée de l’Elorn, ont ainsi composé des textes sur les sujets les plus divers. Les élèves de première sont jaloux. Les élèves de troisième auraient dû sauter une classe.

Le chat, la sardine, tout ce qu’on pallie et l’identité du mort

Flaubert (qui se promène aussi), Plougastel et le paradis

D’autres poèmes sont en ligne sur le blog du lycée de l’Elorn : http://voix-elorn.over-blog.com

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Flûte

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J’aurais voulu être un piano
Pour qu’on me tape sur le do
Maman voulait que je sois chaise
Et papa lustre ou bien cimaise
Quelquefois je charme un serpent
Je suis ce genre d’instrument
Lorsqu’au couchant le ciel se teinte
On entend ma grêle complainte
Et les rats suivent mon joueur
Comme un insecte une lueur

 

***

 

Les lycéens d’i-voix ont du talent. Ainsi Megan, qui illustre le semeur de charpentes et traduit le poème d’équerre :

VISION--Charpentes----Herve-Eleouet-001

 

Poem of setsquare

Pythagoras
In a nice winter night
Was whispering :

« All fall asleep,
Invent the setsquare,
Or the right angle.

Something
In darkness,
Is speaking to me, Muse…

And suppose
-Holy shine !…-
Hypotenuse ! »

The Elderly man
Twisted his beard
Like an insane

Since then, as
New-York or Tarbes
Of buildings

Of edifices,
With this theorem
We built !

« O my son,
Said the Supreme Being,
This is enough :

Some gold
Is falling to the Earth :
Dawn is here. »

Pythagoras
Closed his eyelids,
Already a s l e e p .
 

… ou Valentin qui picore les poèmes des autres pour composer les siens :

C’est joli le fond de l’eau
Ma pointe frêle y chemine
Sans objet ni demeures
Rien ne presse
Au fond des eaux poli

 

Le ciel augmente à toute allure
Sous la lune il s’en va
Il jette à la mer ses vstes filets
Si quelque nuage
Le lira

 

Le blog d’i-voix : http://i-voix.net

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