Le public, considérant que je tiens à la fois le rôle de la main baladeuse et celui de l’agent de la maréchaussette fera bien d’applaudir ma souplesse.

A petits pas
L’amour s’en va

Sur le sentier
On voit ses pieds

On peut le suivre
Il était ivre

Et titubait
Comme il fallait

 Sans savoir où
Tenir debout

Le pavé dans la mer
Au fond des eaux poli
Mon Dieu qu’il est joli
Posé sur l’étagère

Le poème de la descente de cave

Gras Villon
Gravis l’ion :

Du haut de cet édicule
Déclame au vent ta chanson
Que la brise minuscule
Éparpille d’un frisson

Hier

Fétu tins-tu tête
Au vent qui te fête ?

Aujourd’hui

De la naissance au trépas
Sur le chemin qu’on emprunte
On voudrait bien n’être pas
Le cœur gros ni l’âme empreinte

De tristesse, ni l’orteil
Qui grattouille et nous démange
Mais c’est tous les jours pareil
C’est le destin qui nous mange

Quelque ailleurs où nous allons
Il a, monstre épouvantable
L’estomac dans les talons
Et ne quitte pas la table

Le bout du rouleau
C’est un escargot
Qui rampe, qui rampe

Quand il a des crampes
Il prend du repos

Son regard glace le sang

Il en boit c’est inquiétant

Ses cruelles incisives
sont de longueur excessive

Vous, Madeleine ou Roger
êtes son garde-manger

Sous la lune au teint blafard
il a mordu c’est trop tard

Et son rire satanique
sonne entre les murs de brique

Quand il vole dans la nuit
C’est une chauve-souris

Quoi de pire
Qu’un vampire ?

La photo est bien sombre (il fait nuit à Brest).
Ce poème est en fil collé

Le fil à retordre
On l’avait tordu
Tords-le c’est un ordre
Tords-le c’est un dû

Le fil à retordre
Sur ordre dois-tu
Le tordre et retordre ?
A tort le tords-tu ?