Ne crains pas cet économe
Pauvre pomme
Me disait l’homme au couteau
C’est le journal que j’épluche
Pauvre cruche
Il t’a volé ton manteau
A trop écouter les hommes
Nous les pommes
Nous finissons en morceaux
Epilogue :
Ne crains pas cet économe
Pauvre pomme
Me disait l’homme au couteau
C’est le journal que j’épluche
Pauvre cruche
Il t’a volé ton manteau
A trop écouter les hommes
Nous les pommes
Nous finissons en morceaux
Epilogue :
Sur la première face :
Le sobriquet
Que l’on fabrique
Au sot briquet
C’est bas-du-brique
Sur la deuxième face :
Bas-du-brique est
Plus que biquet
Le sobriquet
Du sot briquet
Chanson d’amour sur papier aluminium
Puisse ma lyre
Chanter Lulu
Puisse Lulu
Sur l’alu lire
Dans ce poème
Que moi je l’aime
Si l’alu lut
Plaît à Lulu
Que Lulu m’aime
Et m’ait élu
Quand même elle eut
Longtemps de l’ire
Cette chanson
C’est l’alu, lyre
Qu’on aime lire
A l’unisson
Sur le sommet et le pourtour :
Le café fort est la berceuse
Qui dégringole en la verseuse
Les parfums, en rond
Montent au plafond
Le café fort est la berceuse
Qui dégringole en la verseuse
Avant le matin
C’est le jour éteint
Le café fort est la berceuse
Qui dégringole en la verseuse
Sait-on qui l’on est
Dans l’aube qui nait ?
Le café fort est la berceuse
Qui dégringole en la verseuse
C’est encore tôt
On a les yeux clos
Le café fort est la berceuse
Qui dégringole en la verseuse
Qu’on soit Pierre ou Paul
On attrape un bol
Sur l’anse :
S’il fait silence
On saisit l’anse
Sitôt le café prêt, on le verse par exemple dans une tasse telle que celle-ci.
Une ombre venait
Et tout se taisait.
Dans ce grand silence
La femme s’élance
Par un escalier,
Franchit un palier,
Descend dans la cour
Au pied de la tour,
Gagne la poterne.
D’ici l’on gouverne
Le lourd pont-levis.
Un homme est assis,
Un vieux serviteur,
Tremblant de frayeur :
« Je ressens, madame,
Au fond de mon âme
Un frisson glacé.
C’est un trépassé
Qui veut, là, dehors,
Entrer dans le fort. »
« C’est bien, lui dit-elle,
Ouvre. Je suis celle
Qu’il cherche depuis
Le fond de la nuit. »
« Dame, je ne peux,
Répondit le vieux.
Ce mur nous protège.
Pourquoi vous tuerais-je ? »
« Voici la raison :
Abaisse le pont
Car ce mort debout
Est mon cher époux
Revenu des limbes.
Or, si tu regimbes
Il te faut mourir. »
Et l’autre d’ouvrir.
Il y a des situations où il est préférable de ne pas discuter.
Quelque temps plus tard
– C’était au rempart
D’un château d’Espagne
Et dans la montagne
Courait un bandit :
Paco Manfredi –
Tout était en paix ;
Sur le parapet
Songeait une femme,
Contemplant son âme
Au miroir des cieux.
Elle avait les yeux
Couleur de jasmin.
Dans la nuit, sa main
Semblait une étoile.
Soulevant son voile
Elle offrit au vent
Un visage blanc.
Mais le vent se tut.
On n’entendit plus
Aucun bruit dans l’ombre.
Il parut qu’une ombre
Où rien ne vivait
Soudain s’avançait.
La femme au rempart
Fouilla du regard
La forêt profonde.
Près de la rotonde
Un nuage épais,
Plus noir que le jais,
S’échappait du bois
Et tout était coi,
Morne et sans courage.
Le noble visage
Alors se troubla :
Qu’était-ce par là ?
C’est déjà très effrayant mais la suite sera pire. Les enfants, bouchez-vous les oreilles et fermez les yeux pour ne rien voir et rien entendre.
La saison des poèmes à la demande redémarre !
Je serai samedi 22 octobre à la médiathèque des Ursulines à Quimper toute la journée pour taper des poèmes à la machine à écrire dans le cadre de l’odyssée des mots, manifestation dont le thème est cette année : l’amour.
Le principe est toujours le même : on me propose un sujet, une phrase, un mot, un nom, et je compose le poème en quelques minutes. Un poème coûte un euro (possibilité d’offrir quelques carrés de chocolat à la place). Poèmes d’amour moitié prix le 22.
Individu mort
– Ah ! Le triste sort ! –
Sigismond le brave,
Frêle et betterave,
Sortit du tombeau :
Il n’était pas beau.
Sa barbe grouillait,
A son nez caillait
Des filets de boue.
Courant sur sa joue
Un gras asticot
Lui fit un bécot.
C’est affreux, je crois
Que sur les parois
Du froid mausolée
Où la lune allée
Dispensait un jour
Pâle et sans amour,
Sur ces murs glacés
Quelques mots tracés
– Hideux hiéroglyphes
Ayant l’air de griffes –
Disaient au plafond
Des horreurs sans nom.
Ça n’était pas gai.
On ne distinguait
Dans le cimetière
Que la mine altière
D’un grand corbeau freux.
Sigismond le preux
Déboucha soudain,
Triste reste humain,
Maigre pourriture,
Par une ouverture
Du sombre escalier
En perdant un pied.
Cette entrée en matière est l’occasion de méditer sur ce qu’on égare facilement des morceaux de soi quand on est mort et qu’on n’est pas complètement passé dans un autre monde.
Encore un film de vacances avec les mêmes acteurs (plus un !) que dans la précédente histoire. Cette fois, ils sont dans de beaux draps. Histoire tipique.